La pornographie est la représentation complaisante – à caractère sexuel – de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique.
1) Définition
Mot apparu au siècle des Lumières, la pornographie désignait alors plus spécifiquement les études concernant la prostitution. Définition qui se retrouve dans son étymologie, le mot pornographie dérivant du grec ancien πορνογράφος / pornográphos, lui-même un dérivé de πόρνη / pórnê signifiant « prostituée » et de γράφω / gráphô, qui signifie « peindre », « écrire » ou « décrire ».
Catéchisme de l’Église Catholique (CEC) : « La pornographie consiste à retirer les actes sexuels, réels ou simulés, de l’intimité des partenaires pour les exhiber à des tierces personnes de manière délibérée »[1].
Jean-Paul II : « La pornographie est ce qui dépasse la limite de la honte, c’est-à-dire la sensibilité personnelle par rapport à ce qui nous relie avec le corps humain, avec sa nudité, lorsque l’on viole le droit à l’intimité du corps dans sa masculinité et sa féminité dans une œuvre artistique, et en définitive lorsque l’on viole cette intime et constante destination au don et au fait de se donner réciproquement, qui est inscrite dans cette féminité et cette masculinité à travers l’entière structure de l’être humain.[2] »
2) Etat des lieux
« Jamais jusqu’à aujourd’hui dans l’histoire des medias et des télécommunications aux Etats-Unis, on n’a vu une telle quantité de contenus indécents et obscènes devenir si accessible à autant de mineurs dans autant de foyers américains avec aussi peu de restrictions. La situation est à l’état de pandémie. »[3]
« Ce qui était autrefois le vice honteux et occasionnel de quelques uns est devenu le divertissement courant du plus grand nombre, par le biais d’internet, de la télévision par câble ou par satellite, des smartphones et même de jeux d’appareils technologiques de loisir à destination des enfants et des adolescents. Jamais jusqu’à aujourd’hui autant d’hommes et de femmes ont été aussi exposés à la tentation de la pornographie. Jamais auparavant les dispositifs de contrôle – sans parler des défenses que chaque société se doit de mettre en place pour protéger le don précieux que sont ses enfants – n’ont été aussi faibles.[4] »
3) Eléments statistiques[5]
- 12% des sites internet qui existent dans le monde sont des sites à caractère pornographique. Ils sont environ 25 millions.
- 25% des requêtes dans les moteurs de recherche concernent le sexe. Cela représente 68 millions de requêtes par jour.
- 35% des téléchargements sont pornographiques. C’est le cas pour 8% des emails, soit 2,5 milliards par jour.
- chaque seconde, 28 258 internautes consultent des sites pornographiques.
- 1 internaute sur 3 surfant sur des sites pornographiques serait une femme.
- 70% des jeunes de 18 à 24 ans consultent plus ou moins régulièrement du contenu pornographique sur Internet.
- 89% du porno créé sur Internet vient des Etat-Unis.
- 20% des hommes admettent consulter de la pornographie au travail.
- chaque seconde, plus de 2300 euros sont dépensés dans des abonnements et téléchargements payants sur les sites pour adultes.
- la pornographie a rapporté 97 milliards de dollars en 2006.
- en moyenne, un enfant a 11 ans quand il visionne pour la première fois du contenu pornographique sur Internet.
- chaque jour, « Child pornography » est tapé 116000 fois dans les moteurs de recherche.
- 79 % des jeunes sont exposés accidentellement à la pornographie sur le web lorsqu’ils naviguent à la maison.
- 47% des familles signalent que la pornographie est un problème dans leur foyer.
- Internet a été un facteur significatif dans 2 divorces sur 3 au États-Unis (American Academy of Matrimonial Lawyers in 2003 – divorcewizards.com).
- seuls 16 % des mineurs échappent aux images pornographiques.
- plus de 15 % des jeunes filles déclarent avoir été quasi obligées de regarder des images pornographiques.
[1] CEC n°2354.
[2] Jean-Paul II, Audience générale, 29 avril 1981.
[3] Note du ministère américain de la Justice, 1996.
[4] Mgr Paul Loverde, Lettre pastorale « Rachetés à grand prix ».
[5] Tirés de différentes études françaises et américaines.