La consommation de porno : un formatage à haut risque

Extrait de Les addictions chez les jeunes (14-24 ans) par Fondation Gabriel Péri, Fondation pour l’innovation politique, Fonds Actions Addictions, 8 juin 2018.

Un cinquième des 14-24 ans (21 %) regardent au moins une fois par semaine du porno. Plus d’un tiers (37 %) déclarent avoir déjà visionné ce type de programme, avec une forte différence entre les garçons (46 %) et les filles (28 %). Cet écart se creuse avec l’âge : ainsi, chez les 14-17 ans, 18 % des garçons regardent au moins une fois par semaine du porno, contre 12 % des filles ; à partir de 18 ans, la consommation hebdomadaire concerne 33 % des hommes, contre 16 % des femmes.La confrontation à de telles images, alors même que la sexualité psychique se développe, peut provoquer des crises d’anxiété, des troubles du sommeil, nourrir un sentiment douloureux de culpabilité et conduire à une représentation faussée ou déviante des rapports sexuels et amoureux. Or 15 % des 14-17 ans affirment regarder au moins une fois par semaine du porno.

La consommation de porno atteint parfois des niveaux dramatiquement élevés : 9 % des jeunes regardent du porno quotidiennement dont 5 % plusieurs fois par jour.
Enfin, l’addiction au porno contribue aussi aux addictions à l’écran. Notre enquête révèle d’ailleurs l’existence de liens entre les différentes formes d’addiction aux écrans : 56 % des personnes qui regardent du porno au moins une fois par jour passent plus de 2 heures sur les réseaux sociaux et 46 % consacrent plus de 2 heures aux jeux vidéo.

Dans le but de lutter contre l’addiction au porno, les jeunes approuvent largement (64 %) l’idée de sensibiliser les parents d’enfants mineurs à la nécessité d’installer un contrôle parental sur le téléphone et sur les ordinateurs de leurs enfants afin d’empêcher l’accès à des contenus pornographiques. 51 % des 14-24 ans souhaitent également la création d’une obligation pour les utilisateurs de sites pornographiques de s’identifier via leur carte bancaire.